LA MINGA ESPIRAL


Résumé court du projet

Ce projet est une conversation autour d’une sculpture Land Art à très grande échelle « La Minga Espiral », via un appel à rassemblement de la communauté indigène NASA du Cauca en Colombie. Cet appel à rassemblement, communément appelé  » La Minga » signifie « un travail collectif en vue d’un objectif commun. »  L’intention de ce projet est de faire de ce dispositif de mouvement social une force mobilisatrice humaine à la réalisation d’une sculpture sociale à grande échelle. La sculpture aura pour fondations la géométrie ancestrale indigène et sera réalisée dans un endroit sacré et menacé du territoire colombien. À travers ce projet ‘ LA MINGA’, nous souhaiterions faire d’une œuvre d’art un outil de signification collective.

« Danser avec le vent pour appeler la pluie. »

Une des cérémonies des médecins traditionnels (les chamans) de la communauté NASA avec laquelle nous travaillons est d’appeler la pluie en entrant en relation avec celle-ci, à travers tout un répertoire d’action collective. Une dynamique de pensée que l’anthropologue contemporain Eduardo Viveiros de Castro décrit comme étant à l’opposé du système de pensée objectifiant occidental. La pensée indigène opère donc à travers un système de personnification c’est-à-dire, un mode relationnel où « les jaguars et les hommes étaient toujours la même chose » et où parler au tonnerre équivaut à s’adresser à une personne.

Dans le contexte Amérindien, nous explorerons comment la personnification est incarné dans la construction et les déploiements spatiaux, un lieu où la conversation fondamentale est celle de la synchronisation entre le cosmos et l’architecture. Né dans les années 60, le mouvement artistique du Land Art fait écho à ce mode relationnel car ses fondations se déploient à des dimensions géologiques où tous les éléments font partie du processus de signification. Dans le Land Art, ce n’est plus une conception du corps anthropocentrique mais bien du corps terrestre dont il s’agit; où le veritable objet d’art n’est pas l’image peinte d’un paysage mais le paysage lui-meme sur lequel nous dessinons notre réalité, à partir d’une transformation de ce paysage. Cette fois-ci, à travers un prisme decolonial.

La pertinence de cette conversation dans le contexte contemporain, réside justement dans le fait qu’il n’existe pas de mot pour l’art dans le langage NASA YUWE. Ce qui permet à l’artiste d’entrer dans un espace potentiel de relation où l’art se pense sans l’art.









PROYECTION 3D DE
LA SCULPTURE



           












































Guardia Indígena del Cauca. Fotografía por el CRIC (Consejo Regional Indígena del Cauca)